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COP 1

Allemagne

Berlin

COP 1

du 28/03 au 7/04/1995

L'Allemagne veut construire son influence


L'Allemagne se voit attribuer La COP 1 et compte bien en profiter pour construire son influence. À l'époque, le pays est réunifié depuis peu et le chancelier Helmut Kohl veut saisir l'occasion pour affirmer la place de son pays dans le concert des nations ; Berlin est alors engagé dans l'idée d'obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.


Si l'objectif ne fut pas atteint, l'Allemagne obtint quand même un petit quelque chose : le Secrétariat de l'ONU sur le climat qui s'installa à Bonn. Son rôle est l'organisation annuelle des COP. Si aucun pays n'est candidat, c'est à Bonn que se déroulera la conférence.


La préparation et l'organisation de l'événement sont confiées à la ministre de l'Environnement de la République fédérale, Angela Merkel, qui monte souvent à la tribune pendant la durée du Sommet. "Avec son marteau et sa parfaite maîtrise de l'anglais, la Berlinoise a fait autorité tout au long de la conférence", écrit Le Monde.


L'Allemagne fait alors figure de modèle en matière environnementale : le pays s'est engagé à réduire de 30 % ses émissions de CO2 entre 1987 et 2005.


Toutefois, les résultats de la COP 1 ne sont pas vraiment à la hauteur des espérances. Pour les uns "Il est vrai que, une fois le cérémonial médiatique oublié, les bilans paraissent maigres au regard de l'immense défi auquel l'humanité est confrontée", et pour les autres : "La conférence sur l'effet de serre (...) ne semble avoir débouché que sur un laborieux compromis, renvoyant à deux ans et à une nouvelle réunion, à Kyoto, l'application de mesures destinées à contenir la menace de réchauffement climatique."


Le clivage entre pays riches et pays pauvres préfigure les blocages à venir


Berlin n'aboutit pas à des mesures concrètes, mais les 120 gouvernements présents prennent acte de la gravité de la situation et de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre relevant des activités humaines. À Berlin, les pays reconnaissent que les recommandations prises à Rio en 1992 s'avéraient "insuffisantes" et "inadéquates". "Au total, derrière la menace d'un effet de serre renforcé, c'est le spectre d'une déstabilisation économique et sociale généralisée qui se dessine et que la conférence de Berlin accrédite solennellement", écrit aussi Le Monde.


La conférence préfigure déjà les blocages que l'on connaîtra par la suite : "À Berlin, la responsabilité du changement climatique incombait aux pays développés. À l'époque, les pays en développement n'étaient quasiment pour rien dans la situation. Leur position était claire : 'nous faisons d'abord notre développement et on verra après'. Ce clivage entre pays riches et pays pauvres n'a finalement été résolu qu'avec l'accord de Paris en 2015 où tous les pays du monde se sont engagés volontairement à prendre des mesures, qu'ils soient riches ou pas".


L'ambition d'instaurer des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2 naît tout de même à Berlin et sera mise en œuvre en 1997. "Le protocole de Kyoto fixait comme objectif de réduire de 5% les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2012", explique Jean Jouzel, "un protocole qui valait pour les pays développés. Mais cette ambition climatique née en 1995 a capoté quand les États-Unis ont décidé de ne pas ratifier l'accord au début des années 2000, sous la présidence de George W. Bush".



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